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L’expansion irréversible en Métropole du moustique tigre Aedes albopictus, vecteur de dengue, du chikungunya et du Zika, remet en question l’efficacité des stratégies de lutte antivectorielle (LAV) actuelles, dont les limites pourraient bientôt être atteintes. Cette espèce très nuisante pose un problème de santé publique aux conséquences socio-économiques significatives. Les résistances aux pyréthrinoïdes - seuls adulticides autorisés- chez Aedes aegypti, responsable des mêmes épidémies dans les DROM-COM, font craindre des problèmes similaires à court terme en Métropole.

Le projet propose une méthode de lutte alternative fondée sur la lutte par autodissémination de larvicides par les femelles de moustiques, pour réduire leur abondance et donc le risque vectoriel.

Cette méthode consiste à mettre en place une station de contamination simule un gîte de ponte mais dont l’accès est protégé par une moustiquaire. En pénétrant dans la station, la femelle se contamine dans la partie interne contenant un larvicide régulateur de croissance (le pyriproxyfène). Après plusieurs tentatives infructueuses, la femelle va rechercher d’autres gîtes de ponte dans les environs et y dissémine le larvicide dont une très faible concentration suffit pour empêcher le développement des larves de moustiques. L’effet cumulatif des contaminations finit par induire une baisse significative des moustiques adultes. La méthode, après des développements théoriques et pratiques visant à augmenter son efficacité, sera également testée sur d’autres biocides.

Ce projet combine des travaux de laboratoire, des expérimentations in situ et de la modélisation et vise à poser les bases scientifiques de la méthode d’autodissémination, à évaluer son opérationnalité et à en mesurer le coût-bénéfice, dans un contexte normal de LAV en Métropole (Aedes albopictus) extrapolable aux DROM-COM (Aedes aegypti). Les résultats obtenus subiront des analyses statistiques rigoureuses, bénéficieront d’un support analytique grâce à une assistance scientifique extérieure (CTIS Lyon, LPTC Bordeaux, INRA Magneraud, CIRAD Baillarguet,…) et serviront à alimenter des modèles de dynamique de populations sur le moustique et à évaluer les risques environnementaux éventuels, en particulier sur l’abeille.

Organisme cef de file : EID Méditerranée

Chef de projet : Christophe Lagneau

Partenaires : EID Méditerranée, CTIS, INRA Unité expérimentale APIS, LPTC Bordeaux, CIRAD Baillarguet