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Les populations d’abeilles domestiques sont de plus en plus fragilisées par l’évolution rapide de leur environnement (augmentation des pressions liées à des facteurs infectieux, chimiques, alimentaires et climatiques agissant isolément ou  conjointement). Ainsi, des diminutions du rendement à la ruche sont souvent constatées, parallèlement à des phénomènes d’affaiblissement et de surmortalité. Cette fragilisation des populations nécessite plus que jamais d’améliorer i) le suivi et la gestion du cheptel par les apiculteurs, et ii) le suivi épidémiologique des colonies par les autorités de veilles sanitaires et les chercheurs. Cependant, la détection des risques d’affaiblissement pâtit d’un manque d’outils adaptés, qui soient notamment peu coûteux tout en restant non-invasifs pour la colonie et permettant une interprétation concrète des données. Sur cette base, au cours de ces dernières années, l’unité et ses partenaires ont développé un certain nombre d’outils présentant un potentiel important pour suivre l’état des colonies ou l’apparition de perturbations de leur homéostasie sur un plan quantitatif et qualitatif (production de couvain, capacité de régulation des paramètres  physiques de la colonie, balance nourrice/butineuse). Ces outils ont pour vocation de mesurer les conséquences de pertes d’abeilles sur la colonie plutôt que la perte d’abeilles elle-même qui peut passer inaperçue grâce aux capacités de résilience de la colonie. L’objectif sera de tester ces outils en conditions réelles de terrain, sur le long-terme et d’intégrer les données recueillies à la dynamique des colonies. Pour cela, nous envisagerons deux approches : un suivi de colonies à l’échelle du paysage et sous conduite apicole grâce à l’observatoire ECOBEE (zone atelier Plaine & Val de Sèvre) et une induction d’affaiblissement des colonies en simulant des taux de pertes critiques de butineuses, observés par exemple lors de cas d’intoxication aux pesticides. Ce projet permettra de relier la dynamique de la colonie à des paramètres facilement quantifiables obtenus par les outils de suivi (senseurs). Ainsi, il sera possible d’une part de définir un état « normal » de la colonie et d’autre part de diagnostiquer des affaiblissements ou pertes critiques de butineuses quasiment en temps-réel. Ces outils permettront une meilleure appréciation de l’état des colonies à la fois par la filière apicole mais aussi par les réseaux de veilles sanitaires.

Responsable scientifique : Cédric Alaux, INRA - UR406 Abeilles et Environnement

Partenaires : INRA UR46 Unité Abeilles et Environnement, MIND Technologies, School of Science and Technology - Nottingham University - UK, INRA UE1255 Unité Expérimentale APIS, CNRS - Centre d'Etudes Biologiques de Chizé, ITSAP - Institut de l'abeille.